Pagaie de kayak classique avec des pales asymétriques. Manche fibre...
Source : Kayak Entre Rhône Et Lacs – Auteur Yves Cornetto https://kayakrhonelacs.com/2020/12/06/sequiper-pour-lhiver-la-combinaison-seche-drysuit/
Introduction:Cet article s’adresse aux aspirants kayakistes désireux de prolonger l’expérience au-delà de la saison estivale.
Vous voilà désormais équipés de vos bateaux, pagaies, gilets. Bref, le kit de base pour commencer l’activité en sécurité.
Je n’ai pas fait de sondage, mais principalement, tous autant que nous sommes, nous avons pour la plupart, découvert cette passion dévorante pendant l’été. Saison propice pour tester notre matériel, nous offrir une petite balade dans les coins reculés, explorer les premières plages sauvages qui jusqu’à présent nous étaient inaccessibles.
Mais voilà… Ce qui, initialement s’apparentait à un simple hobby va désormais, pour les plus passionnés d’entre nous, prendre de l’ampleur.
Ce contact privilégié avec cette masse liquide infinie, l’envie de prolonger l’expérience un peu plus loin dans l’été indien, ou alors avoir la primeur de démarrer la saison avant tout le monde… Ces nouvelles expériences à venir vont immanquablement vous amener à vous poser cette question:
Une question pourtant simple, mais avec bien souvent des réponses évasives.
Voilà donc le leitmotiv de cet article: Vous apporter un début de réponse en vous faisant partager mon expérience personnelle sur le sujet.
Dans un premier temps, j’ai comme la majorité d’entre vous écumé le web à la recherche de « l’information » légitime. Dans cette exploration dense et parsemée d’embuches, j’ai tout de même dégotté quelques liens intéressants, dont celui-ci:
https://www.cklom.fr/?page_id=3296
Il faut que vous soyez conscients avant d’aller plus loin dans la lecture de cet article, du risque principal guettant chaque kayakiste et qui, en arrière-saison, va aller en s’amplifiant. Ce risque, contrairement aux idées reçues n’est pas la noyade, mais plutôt:
Je vais éviter également d’écrire ce qui a déjà été écrit, et vous invite sans plus attendre à consulter le lien ci-dessous pour en savoir plus sur ce phénomène.
Pour être clair: Fuyez comme la peste les grandes enseignes d’équipements sportifs qui ont pignon sur rue. Elles ne vous proposeront qu’un équipement sommaire, vous permettant à peine de prolonger votre expérience de navigation hors saison (longjohn néoprène, veste coupe-vent, (« K-Way », vareuse, etc…).
J’étais en 2014 équipé de la sorte au cours de ma participation au marathon de l’Ardèche.
Histoire de planter un peu le décor pour les néophytes, cette manifestation se déroulait sur Novembre. Clairement, la météo n’était pas au rendez-vous, et la compétition était même à deux doigts d’être annulée. Temps gris, pluvieux, avec une température extérieure plafonnant à 10°c. Je vous laisse imaginer la température de l’eau lorsque j’ai pris deux bains forcés.
Sur l’instant, le néoprène à bien joué son rôle et ce, pendant toute la course, à condition bien sûr de ne pas arrêter de pagayer et de rester dans l’action. C’est à l’arrivée, lorsque j’ai attendu pendant une dizaine de minutes les résultats, que les choses ont commencé à se compliquer. Tremblements incontrôlables, plus de sensation dans les mains et les pieds. Cette situation inconfortable à heureusement prit fin une fois que nous avions rejoint la navette retour dans laquelle nous attendaient nos vêtements de rechange.
Pour votre gouverne, sachez que ce genre de sensation, qui à mon avis a déjà été ressentie par la plupart d’entre nous n’est ni plus ni moins que le stade 1 de l’hypothermie.
Contrairement au ski, la randonnée, la course à pieds, etc… En kayak, on ne s’équipe pas en fonction de la température extérieure, mais de la température de l’eau.
Et clairement, à mes yeux, l’équipement qui remplit pleinement son rôle pour une sécurité optimale est:
La combinaison sèche
(Drysuit en anglais)
Ceux qui ont déjà probablement entendu parler de cet équipement, et surtout de son prix, vont certainement faire demi-tour, stopper la lecture de cet article, et retourner sur leur moteur de recherche préféré dans l’espoir de trouver une autre alternative moins onéreuse.
Oui, je ne vais pas vous mentir, la Drysuit et son prix exorbitant nous amène forcément à nous demander intérieurement si nous sommes suffisamment passionnés pour investir une somme astronomique.
Il m’arrive encore d’échanger régulièrement sur le sujet avec quelques kayakistes désireux de s’équiper pour l’hiver. J’essaie vainement de les convaincre et de justifier le prix certes, exorbitant d’une Drysuit, ainsi que les nombreux avantages à investir dans un équipement de qualité. Rapidement, le fond de la conversation devient stérile, et je me heurte bien souvent à un auditoire déterminé à faire usage de tout son panel d’arguments en poche, dans l’espoir que je leur dise ce qu’ils avaient envie d’entendre à savoir: « Investir dans un long-john et une vareuse pour la modique somme avoisinant les 60 balles dans l’espoir d’aller affronter les températures polaires ».
Je ne leur en tiens pas rigueur, étant moi aussi passé par là à mes débuts, voulant également coûte que coûte me lancer dans des périples hivernaux avec un équipement inadapté.
Sachez une chose:
Nous avons pour l’instant la chance de pratiquer un sport « libre ».
On achète son matos et hop, on se jette à l’eau et ce, sans certificat médical, sans diplôme ou formation coûteuse, sans s’acquitter d’un droit de navigation onéreux validant nos compétences pour nous permettre de goûter aux joies de la navigation à la pagaie.
Cette chance, c’est ni plus ni moins qu’un écrin renfermant un trésor précieux qu’il nous faut préserver à tout prix, en commençant par adopter un comportement responsable et en montrant l’exemple.
J’insiste vraiment sur ce point et ce, avec encore plus d’acharnement depuis que j’ai pu observer à la fin du premier confinement, de nouveaux congénères arrivant en masse sur nos lacs alpins et d’autres spots de navigation avec malheureusement un matériel inadapté, sans gilets d’aide à la flottabilité etc…
La sécurité, à mes yeux, c’est avant tout du bon sens. Des sites d’informations sur notre sport favori existent (je vous invite à consulter les liens sur la bannière à gauche de mon blog dans sa version PC pour vous faire une idée) pour vous renseigner sur les fondamentaux et le matériel de base à avoir avant d’aller naviguer.
Alors OUI! Une Drysuit ce n’est pas donné. Les prix s’articulent sur une fourchette de 400€ pour atteindre des sommets aux alentours des 1500€ voir davantage.
J’imagine votre étonnement et votre désarroi s’articulant dans votre esprit. Avec des chiffres pareils, vous avez probablement effectué un petit calcul rapide en additionnant le prix de votre kayak + pagaie + gilet avec un résultat bien en dessous du prix d’une combinaison sèche.
Pour enfoncer le clou, je vais conclure cette petite parenthèse sécurité de façon philosophique:
« Est ce que le prix de votre vie peut aller au-delà de 400€? »
Pour les autres, je vous souhaite donc la bienvenue dans la deuxième partie de cet article consacré exclusivement à la Drysuit
Combinaison intégrale, elle est équipée de manchons en latex ou en néoprène, idem pour le col, et se verrouille avec une fermeture étanche, ventrale ou dorsale en fonction des modèles.
Fermeture étanche (HIKO Valkyrie)
Une fois enfilée, elle vous garantira une étanchéité parfaite. Excepté quelques gouttes d’eau qui risquent de perler un peu mais sans gravité au travers des manchons néoprène pour les modèles équipés de la sorte.
Une question revient souvent:
Quel type de vêtements dois-je mettre au préalable avant d’enfiler ma combinaison sèche?
A cette question, plusieurs réponses. Disons que, comme cité un peu plus haut dans cet article, vous allez vous habiller en fonction de la température de l’eau.
Quelques exemples:
Aux portes de la saison hivernale, je vous conseillerai de rajouter sous votre même pantalon de randonnée un collant en mérinos.
Pensez, une fois après avoir verrouillé la fermeture étanche à vider le surplus d’air à l’intérieur de la combinaison. Il vous suffira de tirer légèrement sur le col et de vous recroqueviller ce qui aura pour effet de chasser l’air. Vous éviterez ainsi de vous transformer en ballon de baudruche lors de votre premier dessalage.
Les avantage d’une Drysuit par rapport à un équipement néoprène résidera principalement dans le fait qu’une fois la sortie terminée, vous n’aurez pas besoin de vous changer. Il vous suffira tout simplement d’ôter la combinaison à l’instar du papillon sortant de sa chrysalide. Idem lorsque vous effectuerez une pause repas au cours de votre sortie (en prenant bien le soin de prendre des chaussures de rechanges). Un temps précieux et considérable de gagné dans la préparation de votre sortie comme dans le stockage et le rangement du matériel.
Dans de l’eau < à 10°c (Drysuit Typhoon: Modèle enfant)
Bien sûr, en cas de dessalage, plus de contact direct avec l’eau, ce qui vous laissera le temps de remonter dans votre embarcation ou alors de rejoindre la berge, vous préservant ainsi de gros risques d’hypothermie.
Néanmoins, il vous faudra être beaucoup plus rigoureux lors de l’utilisation et du stockage de votre combinaison. Veillez tout d’abord à éviter de poser le pied à terre tant que vous n’aurez pas enfilé une chaussure par-dessus le chausson solidaire de la Drysuit. Pour ma part, j’utilise ma jupe comme tapis pour poser le chausson étanche et éviter ainsi tout risque de percer l’équipement.
Chausson étanche (HIKO Valkyrie)
Pour le rangement, j’étends ma combinaison pour la faire sécher non pas sur un fil (risquant à long terme d’endommager le tissu étanche), mais plutôt sur une barre de forme arrondie. Vous pourrez aisément fabriquer ce type de dispositif en achetant un manche à balais en bois, tube pvc, etc…
Evitez d’exposer votre combinaison aux UV, sources de chaleur, etc…
Voilà pour les astuces de bases.
Parlons maintenant d’un sujet un peu plus sensible, le prix.
Mon avis est certainement discutable, mais avec le recul, il est pour moi et ma pratique, inutile d’investir dans des combinaisons à des prix supérieurs à 600€. (texte datant de 2020).
J’ai commencé sur du premier prix de chez Magic Marine avec le modèle « Regatta » en promotion à l’époque avec un prix avoisinant les 380€. Une combinaison remplissant amplement sa fonction. Equipée de col et manchons néoprène, je n’ai pas eu à déplorer lors de dessalages d’avoir la désagréable sensation d’être envahi d’eau. Les seules traces d’humidité résultaient d’avantage de ma transpiration que de l’eau extérieure.
Modèle Enfants/adolescents: JUNO Air4
J’utilise actuellement le modèle Valkyrie+ de chez Hiko. Pour un prix supérieur de 80€ par rapport à la Regatta, on monte nettement en gamme avec un confort certain et une étanchéité parfaite.
Modèles : Hiko Valkyries
De plus, je ressent beaucoup moins cet inconfort lié à la transpiration.
Testée aussi bien en rivière qu’en lacs ou fleuves, le constat est sans appel. Seuls nos mains et notre visage ressentiront encore les picotements réfrigérants propres à la navigation hors saison et hivernale.
Naviguer avec une combinaison sèche, c’est aussi avoir le sentiment de profiter pleinement de l’ambiance en effaçant définitivement les risques post dessalages et les soucis d’hypothermie qui vont avec.
Qu’ajouter d’autre?
Juste un petit message espiègle pour les non initiés, qui bien souvent nous prennent pour des inconscients lorsque nous évoquons nos sorties hors saison, en leur rappelant tout simplement que le kayak à vu le jour il y a bientôt 4000 ans, au Groenland, et ce, avec des températures extérieures avoisinant les – 30 / – 40°c.
Voilà pour ce retour d’expérience qui je l’espère, vous sera utile et vous apportera un début de réponse.