Pagaie de kayak classique avec des pales asymétriques. Manche fibre...
Une évidence : le Seawave est LE modèle de kayak-gonflable adapté à la navigation en mer agitée, c’est-à-dire avec de la houle et des vagues générés par un vent de force 3 à 6 (ceci bien entendu, sous réserve de la compétence de l’équipage !). Plusieurs critères expliquent cette particularité unique sur le marché des « Kayaks Gonflables », et nous allons les détailler et les expliquer ici à travers deux thèmes : la carène et ses avantages pour la navigation en mer formée, et les aménagements favorisant la sécurité spécifique sur le domaine maritime au-delà des 300 mètres.
A/ LA CARENE DU SEAWAVE
2. Une pointe-avant particulièrement relevée et volumineuse : Le Rocker (spatulage) de 42 cm à la pointe avant des Seawave est entre 5 et 10 cm plus haut que sur la plupart des kayak gonflables du marché. Ça et le volume de cette pointe lui fait surmonter facilement des vagues - y compris des déferlantes - qui submergent la plupart des kayaks gonflables de randonnée en eau-calme. Ce volume est obtenu grâce à trois I-Beams (cloisons) intérieures collées dans les extrémités des tubes. La forme de pointe ainsi obtenue fait office « d’écarteur », ce qui a pour effet direct de la relever en suivant la contrainte de courbe imposée par l’assemblage, ET par sa flottabilité supplémentaire, de faire remonter plus rapidement le bateau par-dessus l’obstacle.
3. Une coupe transversale de carène en V avec des bouchains arrondis : un vrai kayak de mer se doit de pouvoir être gîté (incliné) par son équipage - c’est indispensable non seulement pour naviguer avec des vagues en travers, mais aussi pour réaliser des accostages en toute sécurité sur les plages en cas de rouleaux ou de « shore-break ». L’ensemble des kayaks gonflables du marché, trop larges, ou à fond plat, ou encore avec des bouchains droits et verticaux, se font immanquablement retourner quand ces mouvements d’eau deviennent conséquents. Contrairement à ceux-ci, la coupe transversale de la coque du Seawave avec ses 5 tubes à l’épaisseur progressive de 9 à 14 cm, forme un V qui permet d’incliner le bateau avec une simple pression des genoux ou une gîte légère du corps. De plus, la force d’un rouleau latéral, son impact sur le bateau et sa tendance à remplir ou retourner celui-ci, est fortement cassée par l’arrondi des boudins latéraux qui prolongent le « V » du fond.
Légende: le fond plat du kayak A (ici un « Full-HP » à fond large) a tendance à coller à la face descendante de la vague, et à basculer quand celle-ci roule ou déferle. Le fond plus étroit et en V du kayak B (un Seawave) permet plus facilement au pagayeur de gîter contre la vague ce qui évite le retournement. (Source des schémas : livre « Le kayak de mer » de Derek Hutchinson).
Avant de vous détailler ces critères, un rappel de l’historique du Seawave et de son « homologation » en France : contrairement à ses concurrents «auto-certifiés» en Division 245 par leurs importateurs en France, le Seawave est le seul kayak gonflable qui a été directement amené aux Affaires Maritimes (bureau de Lorient), en mai 2011, afin de simplement passer les « tests » en présence d’agents de cette administration, pour obtenir sa certification comme «conforme aux dispositions de la 6ème catégorie» (appellation de cette époque, depuis remplacée par les « Divisions 240 et 245). Nous rappelons ici le contenu de ces conditions :
Division 245. Article 245-4.03
Conditions d’étanchéité, de stabilité et de flottabilité des embarcations propulsées par l’énergie humaine.
Les embarcations propulsées par l’énergie humaine qui ne sont pas des engins de plage doivent répondre aux exigences suivantes :
I. Les parties exposées aux intempéries évacuent en permanence par gravité l’eau reçue, l’embarcation est alors considérée comme auto-videuse.
II. Si la structure de l’embarcation ne répond pas à l’alinéa précédent, le flotteur peut être rendu étanche au moyen d’une jupe assujettie à l’utilisateur et de bouchons de trappes étanches reliés à la coque.
III. Les embarcations disposent d’une ou plusieurs réserves de flottabilité leur permettant de flotter avec la charge maximale recommandée en cas d'envahissement total du flotteur. Dans ce cas, la flottabilité résiduelle nécessaire est assurée par une combinaison de la flottabilité des matériaux de la structure, de volumes de flottabilité gonflés en permanence, de mousse à cellules fermées ou de compartiments étanches. Un compartiment est considéré étanche s’il n’existe aucune ouverture dans la coque, le pont et le cloisonnement interne qui permette à l’eau d’y pénétrer. Un compartiment dans lequel est pratiqué une ouverture est considéré étanche si cette ouverture peut être obturée par une trappe d’étanchéité solidaire à la coque conforme au degré minimal d’étanchéité de niveau 2 conformément à la norme EN/ISO 12216.
IV. Cette flottabilité résiduelle est vérifiée en eau douce, et par vent et hauteur de vague nuls, en remplissant complètement l’embarcation d’eau, y compris les compartiments qui ne sont pas étanches, puis en la chargeant de gueuses d’une densité égale ou supérieure à 7, à raison de 15 kg par personne pouvant être embarquée et 1,5 kg simulant le matériel d’armement et de sécurité. Les gueuses se trouvent, lors de l’essai, aux emplacements des masses qu’elles simulent. Lors de cette vérification, après envahissement, la partie la plus haute de la structure doit émerger d’au moins 2 cm. De plus, les stabilités transversale et longitudinale restent positives.
V. Les embarcations gonflables doivent satisfaire à ces conditions avec la chambre à air de plus grand volume complètement dégonflée.
4. Pouvoir rentrer jusqu’à un abri, même quand un ou deux boudins sont crevés ! C’est une astuce de conception simple : le volume du fond-seul d’un Seawave gonflé, fait 180 litres – si on enlève le poids des matériaux, cela donne 175 kg de flottabilité : de quoi porter « hors de l’eau » 2 pagayeurs de 87 kg chacun.
(Pour comparaison, l’épaisseur moyenne d’un K.G biplace «Haute-Pression» à fond en Dropstitch est de 7 cm, ce qui pour une largeur moyenne de 45 cm et une longueur moyenne de la pièce de fond de 3 m, donne un volume de 94 litres, soit en tenant compte du poids de la pièce, une flottabilité de 90 kg… pour 2 pagayeurs). Imaginez-vous dans votre K.G le long d’une côte aux falaises verticales inabordables (Calanques, côte-ouest de Corse entre autres). Une rafale de vent, et votre kayak soudain drossé contre cette côte avec une pointe coupante au mauvais endroit et au mauvais moment : un boudin crevé, et c’est l’accident grave. Dans cette situation avec un Seawave, vous pourrez rester assis en position normale, votre bateau conservera une assiette normale ET une flottabilité suffisante, pour vous permettre de naviguer jusqu’à l’abri (bien entendu si vous avez le niveau technique adapté à cette situation et aux conditions de mer du moment!).
Vidéo existante: https://youtu.be/zLZ3Tp9D720 ou : https://www.youtube.com/watch?v=zLZ3Tp9D720
5. Pouvoir rentrer jusqu’à un abri, même quand le fond de votre Seawave est crevé ! Encore une autre astuce de conception - celle-ci ne fonctionnera que si vous naviguez avec le pontage - : il est arrivé à tous les utilisateurs réguliers de kayaks gonflables de crever accidentellement le fond de leur bateau, ou de voir celui-ci subitement dégonflé suite à une erreur de manipulation de sa valve de gonflage ou de surpression. Sur presque tous les K.G du marché (où RIEN n’est prévu pour maintenir les flancs écartés quand leur fond est dégonflé), cette situation impliquera que le fond s’enfonce d’une bonne trentaine de cm sous le poids des passagers et que les boudins latéraux se resserrent autour de leurs buste voire de leurs épaules - impossible dans ce cas de pagayer efficacement pour regagner un débarquement ! Avec le Seawave ponté, votre fond dégonflé ne s’enfoncera que de 10 à 15 cm suivant votre poids… Une position avec laquelle vous pourrez encore pagayer relativement correctement, voire même efficacement à la hauteur normale si vous repliez le dosseret gonflable pardessus l’assise, pour vous assoir sur celui-ci. Explication: les quatre arceaux métalliques qui maintiennent le pontage sont extrêmement ajustés et maintiennent le bateau « en tension », afin de tendre le pontage au maximum. Cela a pour effet de forcer les boudins latéraux vers l’extérieur, ce qui empêche le fond dégonflé de trop se creuser, ce qui dans ce cas vous permettra de rester assis avec suffisamment de hauteur pour naviguer !
Video existante: https://youtu.be/IzMi67aRmCs ou : https://www.youtube.com/watch?v=IzMi67aRmCs&t=4s
6. Quand Sécurité rime avec Etanchéité : quelle jupe pour le Seawave ? Depuis 2021 les pontages de Seawave et des autres modèles pontés de Gumotex ont vu leurs hiloires modifiés avec d’importantes améliorations sur leur rigidité et leur efficacité: les bords d’hiloires sont désormais horizontaux et larges de 4 cm en moyenne, et leur tuyau rigidificateur en PVC, renforcé. Ces hiloires permettent enfin d’utiliser la plupart des jupes de type «Grand-Hiloire» en néoprène, ce qui vous garantira une étanchéité optimale. Cette disposition unique sur le marché des kayaks gonflables, permet tout simplement aux pagayeurs en Seawave (ayant le niveau technique adapté !) d’entreprendre des croisières en mer au-delà de la bande des 300 mètres.
7. Seawave retourné en pleine mer - le vider, le redresser et remonter à bord : On évoque ici les exercices «d’auto-sécurité» indispensables pour la pratique de kayak de mer, et la très bonne aptitude du Seawave à ces exercices, prévus au moment de sa conception.
Redressement et vidange: le Seawave - y compris quand il est équipé d’un pontage - est conçu pour qu’un pagayeur à la nage à côté de son Seawave retourné en pleine mer, puisse le remettre à l’endroit à l’aide de la ligne de vie qui court tout autour du modèle. Au moment du retournement, toute l’eau embarquée s’évacue par les hiloires et votre bateau redressé sera donc vide (sauf quelques centilitres) au moment de remonter à bord. Explication: le volume et la forme des boudins latéraux permet l’évacuation de la totalité de l’eau embarquée au moment du retournement. (Cependant l’apprentissage et l’entraînement à cette technique sont indispensables à la réussite, car le mouvement devra être ralenti durant le retournement, pour que toute l’eau s’écoule).
Remonter à bord: la stabilité primaire de la coque du Seawave, ainsi que la hauteur modérée, la forme et la robustesse des arceaux du pontage, la présence d’une ligne de vie judicieusement placée, permettent deux types de remontée dans le bateau: sans flottabilité supplémentaire à plat-ventre et par l’arrière, et avec l’aide d’un « paddlefloat » par le côté. (L’apprentissage et l’entraînement à ces deux techniques seront néanmoins indispensables pour la réussite de ces opérations en conditions de mer formée).
Vidéo existante : https://youtu.be/WmZRBdP3CgA ou : https://www.youtube.com/watch?v=WmZRBdP3CgA&t=24s